Club House, rise and fall ?

Connaissez-vous Club House ?

Un nouveau genre de  réseau social au succès retentissant à ses  débuts. A l’instant où je vous parle, je ne saurais vous dire si la plateforme va survivre mais son parcours reste une curiosité qui mérite d’en parler.  

 

D’abord, quoi. Un réseau social basé sur la voix, offrant à ses membres une tribune pour s’adresser à des groupes sur les sujets de leur choix. 

 

Ensuite, comment.  On crée une “Room” à laquelle on donne un nom/thématique et on lance un live audio. On invite des speakers sur le stage… ou pas, on laisse venir les visiteurs qui peuvent lever la main pour prendre la parole.  Côté auditeur on parcourt le flux et on s’abonne à des groupes pour suivre les Rooms qui se déroulent en rendez-vous fixes. 

 

Dans sa première version…

Club House a fait très fort en démarrant avec un accès restreint aux utilisateurs d’Iphone et en permettant uniquement le recrutement par cooptation.  En n’autorisant à inviter que deux personnes par utilisateur ClubHouse à su créer un effet FOMO de toute beauté. 

 

Quand j’ai découvert l’app en mars 2021, elle tournait déjà fort bien depuis quelques mois. Boostée par des influenceurs massifs du type Elon Musk, les utilisateurs d’Androïd qui étaient aussi dans la Com et les médias rongeaient leur frein sérieusement de ne pas pouvoir mettre une oreille là-dedans. 

 

Pour ma part j’ai passé quelques heures à squatter des Rooms d’entrepreneurs, d’influenceurs, voire de comiques (Gad El Maleh y était très actif avec sa bande de potes). Sans jamais oser demander la parole (ni trouver légitime de le faire), j’ai pu écouter Yseult parler prod musicale, Thomas Hervé parler publicité, et aussi un paquet de gens évoquer  plein d’autres sujets avec, je dois l’avouer, une vraie inégalité de pertinence ou de talent. 

 

Rise

Lancée en avril 2020 Club House  a vu passer sa valorisation de 100 Millions de $ à 1 M avant la fin de sa deuxième année. Et elle serait montée à 4 Milliards selon Bloomberg… mais là j’ai du mal à vérifier l’info. Avec une ouverture sur Android en juillet 2021 pour asseoir sa démocratisation, le réseau de Paul Davison et Rohan Seth, basé sur des salons audios, à réussi un joli tour de force :  convertir plus de 13 millions  d’utilisateurs.  

 

Mais “ça, c’était avant” comme dit la pub et , “The Higher They Climb The Harder They Fall”. En avril 2021 déjà, “Presse citron”,, annonçait une chute de 72% des inscriptions, à peine 2.7 millions de téléchargements… les pauvres ! Oui bah quand on monte haut, les chiffres bas restent… hauts —perso, j’ai conçu une app qui n’a pas passé la barre des 1000 téléchargement, mais là n’est pas le sujet, n’en parlons plus—. 

 

La question est donc : après une ascension fulgurante, Club House est-elle en train de se brûler les ailes ?
Si le succès suscite des convoitises, il faut pouvoir tenir face à une puissante concurrence qui lance ses propres plateformes : Spaces chez Twitter, Facebook avec les Live Audio Rooms ou encore Spotify et Greenroom. Ensuite, parlons des failles de sécurité et du vol de données sensibles des utilisateurs, ou encore des accusations de mauvaise gestion des données ? ’article du JDN de l’époque avait émis des doutes

 

 

Au moment de sa création, le concept était novateur dans le fait de privilégier l’audio sans enregistrement : un peu comme dans la vraie vie, le souvenir d’une discussion entre collègues… bah, ça reste uniquement dans la tête des collègues.

 

Mieux que la radio ?

En revanche, d’un point de vue personnel je n’ai pas réussi à trouver mon plaisir dans l’usage. Mobiliser du temps où je reste passif mais quand même disponible si besoin pour dialoguer m’a paru être une contrainte plus qu’une opportunité. Comparativement : un podcast, je l’écoute quand je veux, une émission de radio, j’ai confiance dans la qualité et l’expertise des intervenants. 

 

Et d’un point de vue plus distant, j’imagine qu’en temps de confinement et de tout en distanciel, ce modèle qui recrée du lien et de la spontanéité a sans doute été victime d’un succès qui l’a dépassé.

 

Outre les sujets de protection des données, si l’application Club House veut se donner une chance de rester dans le “game”, elle doit prendre à bras-le-corps un enjeu de taille : celui de la modération.

 

Non modéré, non enregistré et non identifié (pas de vidéo), la plateforme peut être le vecteur d’un déferlement de haine ou de désinformation, le côté sombre du web 2.0.

 

Alors s’être ouvert à Android et rémunérer certains créateurs de contenu, c’est un début  “why not”… Mais il en faudra sûrement un peu plus pour ne pas sombrer dans l’océan des GAFAM.

 

De notre côté la question se pose un peu, faut-il encore dépenser de l’énergie pour intégrer Club House dans une stratégie de communication. Si l’application devait réussir à  corriger ses lacunes, il est sûr que son positionnement sur la voix est un véritable levier de différenciation. 

 

A l’instar de Youtube, d’Instagram, ou Pinterest, qui ont créé de nouveaux usages de la vue, on sait grâce au succès de la radio que la voix a encore beaucoup de choses à nous dire. 

 

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