La “désinfluence” en question !
Quand je me suis lancé dans mon dernier article sur la question de la désinfluence je ne savais pas encore que l’Ademe était sur le point de dévoiler une courageuse campagne sur ce principe. Si vous ne l’avez pas vu, un rapide recap : dans un espace de vente numérique un « dévendeur » montre aux spectateurs que des achats qui sont évitables en privilégiant la seconde main, la réparation, voire carrément le non achat tout court !
Le sympathique dévendeur en profite pour rappeler les enjeux environnementaux et économiques d’une consommation plus responsable et l’importance de bien juger de la pertinence d’un achat.
Naïvement, en bon bobo écolo, j’ai applaudi des deux mains sans penser que de nombreux acteurs du commerce pouvaient ne pas voir ce conseil d’un œil aussi bienveillant et logique que moi ! En effet, l’Alliance du commerce et la Confédération des petites et moyennes entreprises ont rué dans les brancards, brocardant le spot et demandant son retrait, ce qui a presque abouti à un dédit de nos ministères. Je dis presque car on ne parle que de maladresse et non de faute grave… ouf !
Alors déjà il est amusant de se dire que les industriels croient tellement au pouvoir de la pub qu’ils ont peur de 4 spots et d’un site Internet et crient au péril et à la mise en danger économique de leurs secteurs ! Ensuite, je m’étonne que depuis les différentes COP cette campagne soit la première qui vise directement le commerce et la consommation et ce par un organe public. (Si vous en connaissez d’autres, je suis preneur). Certes le gouvernement doit soutenir l’économie, mais garder les deux pieds dans le même sens consisterait à pousser pour que les industriels deviennent les premiers bénéficiaires d’un changement de notre modèle économique pour une logique plus circulaire.
Tous les spots de la campagne
Une éco-réalisation d’Havas Paris
Le virage étant inévitable, les industriels ont besoin d’aide pour se réorienter et participer au changement de modes de consommation. Ensuite il est vrai que c’est le consommateur qui « peut » faire évoluer l’offre et bouger les lignes. Nous éduquer, nous consommateurs, est donc logiquement le premier pas ! Je me dis aussi que cette “petite” campagne réussissant autant à chambouler les acteurs du commerce prouve qu’elle met dans le mille et confirme des intuitions vives dans les conseils d’administration.L’adaptation ou la mort.
Côté consommateurs, je me dis que la promesse de dépenser moins d’argent dans ses achats est aussi une promesse d’augmentation du pouvoir d’achat ! Moins de smartphones, plus de bien-être, moins de promotion et de mode, plus de qualité et de style…Bien sûr, c’est à l’appréciation de chacun, mais reconnaissons que ça se réfléchit, surtout en période de bonnes résolutions 😉
Je vous liste au passage quelques très bons articles qui ont également abordé le sujet ainsi que les spots. Vous l’aurez compris, je ne peux que soutenir et m’empresser d’aller faire réparer mon vélo !
Le Monde,