T’es graphiste toi !

Alors oui mais… non. Souvent un échange avec une personne qui ne maîtrise pas nos métiers débute comme ça. Et parfois je n’ai pas envie de faire le malin en expliquant en quoi graphiste et artistes sont deux métiers très différents. Mais comme ce mois-ci on parle “création” le sujet me semblait judicieux à traiter.

Me concernant déjà, je ne pense pas avoir l’esprit d’un artiste, même si je manipule quotidiennement des notions artistiques. En effet,  je ne possède pas certaines des qualités que j’estime nécessaires pour incarner la posture de l’artiste. Selon moi il faut être capable de travailler sur une idée très longtemps et de la retravailler mainte fois. Ce qui nécessite une certaine mono maniaquerie. On pourrait me dire que certains artistes changent de support ou varient beaucoup les productions, et je dirais oui c’est sûr. Mais ils creusent, même de manière méconnaissable, la même obsession. 

 

On pourrait essayer de botter le sujet en touche en se disant que la différence réside dans le fait qu’un artiste travaille selon sa bonne volonté. Ce à quoi je répondrai qu’un artiste qui travaille sur commande n’en est pas moins un artiste. Et là le mystère s’épaissit.  Quelle différence fondamentale existe-t’il entre l’artiste et le graphiste ?  Et bien déjà même dans le cadre d’une commande l’artiste va y répondre à sa sauce parce que c’est sa manière de penser que l’on sollicite plus que sa capacité d’adaptation. Et un artiste qui renoncerait à la réflexion et à son style ne répondrait sans doute pas en tant qu’artiste sauf si bien sûr sa démarche artistique est une performance qui justement vise à s’oublier dans le brief du client… Vous me suivez ?  Mais là je nous fais des nœuds au cerveau pour pas grand chose.

Mais pardon j’arrête de teaser et je crache mon morceau. Un graphiste va créer une idée pour répondre à un enjeu commercial et sa création n’est pas le produit en lui-même mais le média qui doit susciter l’acte d’achat. Pour le dire autrement, on crée une pub qui donne envie de consommer quelque chose, là où un artiste crée un objet de désir ou de réflexion qui porte intrinsèquement sa valeur.

 

D’autre part, un graphiste va se plier aux attentes d’un public pour conforter des à priori et des préjugés. Là où un artiste va, lui,  pouvoir se permettre de devancer ses audiences en créant des œuvres qui ne seront peut-être compréhensibles que… bien plus tard. Un graphiste qui prend le risque de créer un réflexe de répulsion prend aussi le risque de décevoir les attentes de son client. Qui n’est pas le public visé par la publicité mais bien l’annonceur qui lui a passé commande.  Un graphiste doit être en phase avec son époque et ses codes, quand un artiste doit explorer les frontières de la culture et de la politique.

De nombreux artistes ont interrogé ces questions, notamment en réutilisant artistiquement des biens de consommation ou du mobilier d’usage quotidien. Mais ils remplissent leur “mission”d’artiste en posant des questions avec leurs œuvres. Je pense bien sûr à Duchamps ou à Warhol pour les plus connus. On a aussi vu des publicitaires intégrer des œuvres dans leurs publicités façon Sunlight Soap ou Keloptic.com mais je digresse et m’éloigne de notre propos, ce n’est plus de l’art mais bien de la pub. Quoi que…

Gratuit Photos gratuites de approuver, cheveux bouclés, debout Photos

 

Concluons donc sur  point commun, car il y en a un, qui réunit graphistes et artistes : il s’agit de la nécessité créative. Et se racler la soupière pour surprendre et charmer nos cibles est notre lot quotidien, alors je ne suis pas un artiste ok mais un créatif ouais 😉 

Les autres articles de la newsletter :

x
LIRE
CLICK
5 astuces pour créer Hors de la boite !
ACTU

5 astuces pour créer Hors de la boite !

x
LIRE
CLICK
Dis-moi comment tu crées, je te dirais qui tu es !
ACTU

Dis-moi comment tu crées, je te dirais qui tu es !

Vous aimez ? Partagez !